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Commentaires à propos du tome 8

Affaires châlusiennes

Le XIème siècle est connu par les historiens comme étant celui de l’invention de la charrue avec les progrès décisifs que nous rapportons dans le livre : soc, coutre et versoir en fer, collier d’épaule pour l’animal. Cette amélioration de l’araire et des techniques ancestrales de labour, associée avec une vaste politique d’essartage (défrichage) des forêts qui recouvraient l’immense dmajorité du pays, ont permis une nette augmentation des productions agricoles, elle-même en lien avec l’essor démographique caractéristique de ce siècle.
Naturellement dans notre histoire Lou de Châlus était à la pointe du progrès avec l’essartage des bois autour de son domaine par les moines limougeauds et personne d’autre que lui ne pouvait inventer la charrue !
La chapelle Séchaud existe toujours à Châlus, on estime qu’elle fut construite au XIème siècle. Un monastère accueillant des moines Augustins venus de l’abbaye Saint-Martial de Limoges fut également construit en ce XIème siècle, à proximité du château de Chabrol. Enfin une relique semblant provenir de Saint-Victurnien a été retrouvée dans l’église de Châlus par mon ami Francis Laroulandie, grand amateur de l’histoire de Châlus, de là à enflammer mon imagination, il n’y avait qu’un pas que je n’ai pas hésité à franchir …
L’histoire des foires de Châlus remonte à la nuit des temps. Au Mazaubrun, la présence d'une vaste esplanade, délimitée par deux mottes artificielles et un talus de 80 mètres de long sur deux mètres de hauteur, laisse à penser que les marchés de l'époque préceltique se déroulaient en ce lieu. Au Moyen Âge il est difficile de dater le début des foires qui se tenaient l’une à la saint Georges, le 23 avril et l’autre à la saint Michel le 29 septembre et qui rendirent Châlus réputé pour ses ventes de chevaux, de bovins et d’ovins. Des moines relevant de l'ordre de saint Benoît sont attestés présents à La Beille dès 1064 et probablement bien avant. Ce sont eux qui seraient à l’origine des dates de la Saint-Georges et la Saint-Michel pour les foires châlusiennes.

Affaires bretonnes et normandes

La divagation du Couesnonh

Il est avéré qu’au début du XIème siècle, le Couesnon, la petite rivière admise en 1009 par Richard Ier, comme frontière entre Bretagne et Normandie et entre l’évêché d’Avranches et celui de Dol, a brutalement dévié de son cours vers l’Ouest. D’où un très ancien proverbe Breton qui affirme que « le Couesnon dans sa folie a mis le Mont en Normandie…et le Couesnon dans sa raison le rendra aux bretons ! ». Cependant depuis cette date il n’y eut pas d’autre déviation du Couesnon qui se jette toujours dans la Manche à l’Ouest du mont Saint-Michel, dans sa célèbre baie.
L’intervention des 4 loustics que j’ai imaginée dans le livre n’est attestée par aucun document de l’époque !

Le duc Alain de Bretagne

Alain III de Bretagne est bien mort empoisonné en 1040 alors qu’il s’apprêtait probablement à envahir la Normandie. On ne sait pas qui est à l’origine de cet assassinat, mais c’est incontestablement aux Normands qu’il a le plus profité. En tous cas j’ai inventé la fin peu glorieuse du duc Alain et l’intervention de Brunehilde, rendons-lui cette justice.

Le connétable de Normandie

Raoul de Gacé, le tuteur de Guillaume, fut bien connétable de Normandie, probablement autoproclamé. Il semble que le jeune duc se soit affranchi de son encombrant tuteur vers cette période et Raoul va cesser de jouer un rôle politique dans les années 1040. Il n’y eut pas de Lou-Leif connétable par la suite, mais comme le titre semble être resté vacant jusqu’au début du XIIème siècle, il était tentant de le donner au fils de Bjarni qui entre nous soit dit, le méritait bien !

Affaires anglaises

Knut le Hardi est mort très jeune, à 24 ans, d’une cause inconnue et c’est Edouard le Confesseur qui lui succéda sur le trône d’Angleterre, sacré en date et lieu, tel que nous le rapportons dans le livre. Il est cependant peu probable que le jeune duc Guillaume ait assisté à ce sacre et encore moins qu’il ait été victime d’une attaque navale sur le chemin du retour. Cependant le récif sur lequel nous faisons chavirer le bateau des assaillants de nos héros est célèbre car il fut fatal à un héritier du trône d’Angleterre, d Guillaume Adelin, le fils d'Henri Ier Beauclerc, lors du naufrage de la Blanche Nef au large de Barfleur, le 25 novembre 1120. Nous y reviendrons dans les livres ultérieurs.
La légende de Lady Godiva, l’épouse de Léofric, l’earl de Mercie, est rapportée dans le livre telle qu’elle est connue. Cette traversée, nue sur un cheval, du bourg de Coventry se serait faite à une date imprécise, mais autour de l’époque où nous la situons. La raison en était bien de faire diminuer les taxes pour les sujets de son époux et cette ballade dévêtue fut fructueuse car le comte de Mercie diminua effectivement les impôts de ses sujets par la suite.

Affaires hongroises

dL’empereur Henri remit sur le trône de Hongrie Pierre Orseolo qui avait été destitué par ses sujets. Pour ce faire il vainquit Samuel Aba à la bataille de Menfo en juillet 1044. Samuel fut tué lors de cette bataille et Henri eut bien le comportement plein d’humilité que nous décrivons dans le livre en graciant notamment ses adversaires vaincus.

 

Médecine

La reine Mathilde de Frise donna bien naissance à une petite fille, la première enfant du roi Henri, mais elle mourut 4 ans plus tard, deux semaines après cette enfant. Nous imaginons dans le livre que c’est la diphtérie (nom donné à la maladie par Bretonneau au début du XIXème siècle et qui signifie « membrane » en Grec) qui a emporté ces deux importantes personnalités, rien n’est moins sûr. Cependant ce mal sévissait alors et tuait de nombreux enfants par le « croup », une redoutable angine maligne à fausses membranes, première cause de mortalité infantile encore au XIXème siècle. Avant l’avènement des antibiotiques, seule la trachéotomie, décrite par Paul d’Egine au VIIème siècle, pouvait sauver les jeunes victimes de ce mal. Cette intervention a probablement été réalisée dès l’antiquité, il n’y a donc rien d’extraordinaire à ce que Jean et Jason en réalisent une sur le cou du jeune Guy !
J’ai inventé les trois moines Germains, médecins du roi Henri, mais la théorie des humeurs qu’ils défendent était bien celle admise pendant tout le Moyen Âge dans les monastères de l’époque et enseignée aux moines futurs médecins.

Lou a baptisé de « main de fer » les crises d’angine de poitrine qu’il présentait et qui sont les prodromes fréquents de l’infarctus du myocarde qui aura finalement raison de lui. Il n’existait bien sûr aucune possibilité de traitement à l’époque pour ce mal qui emporte encore de nos jours de nombreuses personnes.